Le carbone 14
Lannonce, par le professeur Tite, en octobre 1988, que le Suaire de Turin était un faux daté entre 1260 et 1390 a semé un grand émoi chez les tenants pour lauthenticité du Suaire. Essayons, sans passion ni a priori, de nous faire une opinion. Cette annonce ne sembarrassait pas de détails et ne cherchait nullement à savoir si elle était en contradiction totale avec tous les autres résultats scientifiques démontrés alors. Certains ont crié au scandale en mettant en cause lhonnêteté et/ou la compétence des savants ayant procédé à cette datation ; dautres ont essayé de trouver par quel biais la datation au carbone 14 pourrait donner de faux résultats. Peut-être y a-t-il du vrai dans chacune de ces affirmations, mais, comme nous lavons fait depuis le début, essayons de nous en tenir aux faits, uniquement aux faits. Nous avons vu et amplement démontré que le Suaire ne pouvait pas être luvre dun faussaire médiéval. Cest complètement impossible et ce nest pas parce que la datation au carbone 14 voudrait conclure à un objet fabriqué entre 1260 et 1390 que cela devient possible. Il serait fastidieux de reprendre tous les arguments énumérés au cours de cette étude, mais lhypothèse quil puisse sagir dun faux, fabriqué de main d'homme, est absolument et définitivement écartée. Il ne suffit donc pas de dire quil sagit dun faux, encore faut-il démonter un à un les arguments apportés en faveur de lauthenticité ; or cela na pas été fait et pour cause - . Si un résultat dexpérience est en contradiction avec tous les autres résultats connus et rigoureusement démontrés, cest ce résultat-là qui est faux et non tous les autres. Il semble dailleurs que ce soit dans cette direction que lon soriente car on discute déjà des modalités dune nouvelle datation au carbone 14, mais cette fois dans des conditions telles que les résultats ne seraient pas sujets à discussion.
Principe de la datation au carbone14 ?
Sur le postulat, émis par W F LIBBY autour des années 1950, disant que tout organisme vivant assimile le carbone contenu dans l'atmosphère (le carbone 12 "normal" comme le carbone 14 radioactif car instable, produit par le bombardement de la haute atmosphère par le rayonnement solaire) et que le taux de carbone 14 diminue ensuite progressivement selon la loi de demi-vie de cet isotope (une réduction de 50 % tous les 5700 ans environ). LIBBY partait du principe que le taux de C14 était constant dans l'atmosphère depuis 50 000 ans environ ; il suffit donc, connaissant la teneur en Carbone d'un organisme, de compter le nombre d'atomes radioactifs se désintégrant dans un temps donné pour en déduire le pourcentage de C14 présent et donc le temps depuis lequel cet organisme a cessé de vivre. A priori, c'est simple et cela donne l'impression d'une loi physique solide. Cette méthode est-elle infaillible ?
Elle a assurément donné des résultats certains, mais elle a connu aussi des échecs cuisants citons simplement deux cas célèbres rapportés par A.A. UPINSKI dans son livre "L'énigme du linceul" : des escargots vivants datés de 24 000 ans avant Jésus-Christ (un record de longévité !) et un cor viking, fabriqué en 500 environ, daté par le carbone 14 de 2006 après Jésus-Christ (on y est presque !). En dehors de ces deux cas caricaturaux, il existe bien d'autres exemples de résultats étranges de cette méthode de datation. Il y a donc une faille quelque part dans la chaîne de datation (postulat sur la constance du taux de C14 ? méthode de mesure ? enrichissement ou appauvrissement en radio-isotope ?) et on ne peut affirmer péremptoirement que cette méthode est infaillible, surtout si ses conclusions contredisent d'autres expériences scientifiques. Cet examen
a-t-il été conduit avec toute la rigueur nécessaire ?
Il semblerait que sur ce point les irrégularités aient été nombreuses. En ce qui concerne les échantillons :
En ce qui concerne les résultats :
Il est donc possible d'affirmer que la datation au Carbone 14 ne s'est pas effectuée dans les conditions scientifiques habituelles et souhaitables. Par ailleurs, cette datation donnait des résultats absolument contraires à tous les autres résultats obtenus par des dizaines de scientifiques de renommée internationale dans des domaines complètement différents. Conclusions sur la première datation
Le Symposium Scientifique International de Paris de septembre 1989 concluait que le Linceul de Turin était un authentique linceul et non un objet produit par un faussaire. Une semaine plus tard, le Professeur Tite, coordinateur de la datation au carbone 14, envoyait une lettre au Professeur Gonnella lui indiquant qu'il n'avait jamais considéré que la datation au C14 montrait que le Suaire de Turin était une contrefaçon. Cette nouvelle approche du Suaire était confirmée le 23 août 1990 par une lettre du British Museum ; celui-ci avait procédé à une exposition laissant supposer que le Suaire de Turin était un faux et avait été contraint de rectifier le catalogue de l'exposition en supprimant toute allusion à une falsification. L'authenticité du Linceul de Turin en tant que linceul était donc admise par la totalité du monde scientifique depuis 1990. Le Linceul de Turin était donc un vrai linceul, mais quel cadavre avait-il donc contenu ? C'est à cette question qu'a répondu le Symposium Scientifique International de Rome en 1993. Sa conclusion, obtenue à l'unanimité des membres du CIELT, organisateur du Symposium, est claire : "l'homme du linceul est bien Jésus de Nazareth". Donc, depuis juin 1993, le monde scientifique est absolument certain que le Suaire de Turin est bien le linceul de Jésus de Nazareth. La datation erronée par le C14 est donc enterrée : les résultats publiés étaient pour une raison ou une autre entachés d'erreur. Il est extrêmement dommageable pour tout le monde que la passion ait pris le pas sur la raison et que des scientifiques de renom aient par imprudence ? par parti pris ? par goût du sensationnel ? - ignoré la plus simple des démarches scientifiques : comparer ses résultats avec ceux déjà validés.
Un groupe de scientifiques a repris les détails de cette datation. |